Jay Surat Thany [pris]

Physique & Caractère

Taille: 178cm
Poids: 80kgs

combatif ~ amer ~ altruiste ~ méfiant ~ romantique ~ torturé ~

Histoire

Jay est né d'une mère indonésienne et d'un père danois. Les deux jeunes gens se sont rencontrés à l’université d’Hawaï où ils poursuivaient des études en musicologie. Très tôt, Jay baigne dans le monde de la musique et sait chanter et jouer de plusieurs instruments. Son autre passion pour les outils technologiques et l'informatique le pousse vers des études en ingénierie du son. Surfeur depuis sa prime jeunesse, il participe également à de nombreuses compétitions internationales. Il sort diplômé à l'âge de 24 ans d'un master en ingénierie du son. Parallèlement il a fait partie de plusieurs groupes de rock locaux. Puis il quitte son île natale pour suivre sa voie professionnelle et sillonne le territoire américain au fil de ses contrats. Bientôt, l'Europe et d'autres continents lui ouvrent de nouveaux contrats.

A 29 ans, alors qu'il est en train d'accéder à une notoriété professionnelle bien méritée, il est victime d'un accident de surf sur une plage californienne et reste entre la vie et la mort durant des mois après qu'un jetsky l'ait heurté. Sa famille est approchée par une association de médecins qui lui propose un traitement révolutionnaire. Ses parents, dévastés par la tragédie, acceptent cette opération de la dernière chance. Ils ne reverront pas leur fils durant un an. Après les soins, Jay recouvre conscience et capacités, excepté l'usage de ses jambes. Son caractère de battant lui interdit de se laisser aller au désespoir et il mobilise toute sa volonté pour reprendre son activité professionnelle.

Il se heurte aux réalités pratiques et physiques du métier et peine à trouver des contrats. Jusqu'au jour où il reçoit une réponse positive pour intégrer le staff technique de l'unique festival itinérant du monde. Ses parents, inquiets de la condition physique que cela exige, tentent de le dissuader. Peine perdue, il voit cette opportunité comme une dernière chance de vivre son rêve. Cette année 2044 sera l'année de son retour derrière les consoles d'une régie. Il a hâte de faire connaissance avec ses collègues et de prendre part à cette fabuleuse aventure qu'est MIL.OA.

Ils font tous de leur mieux, avec leur caractère bourru ou carré. D'entrée, il a posé ses conditions à Fitzpatrick. Sans avoir à le dire. Il a juste prouvé que son handicap ne l'empêchait en rien de faire le job et de le faire mieux que la plupart des ingé son. Aucun n'a eu un geste malheureux pour l'aider quand il s'enlisait dans le terrain détrempé par la pluie de la veille. Aucun ne lui a tendu ce qu'il n'arrivait pas à attraper. Le poste de travail s'est juste modifié au fil des jours. Lance, ce gros ours, lui demandait juste des mesures pour adapter les étagères, installer des rampes d'accès. Il le faisait avec une économie de mots que Jay appréciait. Avec Dan ils ont appris à convenir de signaux sonores pour qu'il puisse valider un réglage sur les amplis embarqués sur les latéraux. Et puis quand Sean proposait une virée en soirée off dans un pub du festoche, aucun malaise Jay suivait le mouvement et prenait place seul dans la bagnole de service. Tout s'est vraiment adapté et déroulé comme sur ... des roulettes. Bon Jay dormait comme un sonneur tant il était crevé de ses journées au début. Puis il a prit le rythme. Son corps s'est habitué.

C'est sans compter l'autre membre de l'équipe. Il s'était préparé à tout pour ce job, sauf à croiser le regard d'une gamine de dix ans sa cadette, une gamine oui, dix-huit ans tout juste. Uns souplesse de féline, un regard de biche. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi cloué sur son fauteuil. Tant qu'il travaille, il oublie. Le son mobilise ses oreilles, ses mains, son esprit et son cœur. Mais quand les groupes ne jouent pas, quand elle se joint à eux pour les virées entre compagnons d'armes, la descente est vertigineuse. Il la voit déambuler dans le pub, voit les regards des clients sur elle, celui de Dan aussi, plus respectueux mais pas moins empli de convoitise. Elle fait comme si ... elle fait comme les autres. Traitez-moi comme un homme à part entière. C'est ce qu'il aurait voulu leur dire s'ils ne le faisaient pas déjà. Mais elle, elle ... Pourquoi son regard s'attarde ainsi sur lui ? Pitié, compassion? Rien à foutre. Jay encaisse. Et il refuse quand ils veulent tous rentrer se coucher et insistent pour le raccompagner aussi. Il a besoin de se retrouver seul un moment, dit-il, pour penser aux réglages du concert de demain. Ils finissent par capituler.

Seul installé au bar, accoudé au zinc, Jay contemple l'alignement de bouteilles. Le barman derrière son plan de travail oublie qu'il a un paraplégique en face de lui. Et c'est très bien comme ça. Grâce à lui et Dame Bouteille, Jay oublie pendant quelques heures qu'il n'est qu'une moité d'homme et, de confidence en confidence, à la faveur d"un vieux tube distillé par le Jukebox rétro, il confie "tu sais que je suis même pas sûr que tout fonctionne en dessous de la ceinture? ... En fait, j'ai jamais réessayé" Le barman opine en répondant avec fatalité que bien des gars lui disent ça après une rupture. et qu'il ne faut pas se laisser abattre, que ça reviendra. Il lui sert des verres, verre sur verre jusqu'au moment où Jay, incapable de se retenir au zinc, se casse la gueule de son fauteuil et là, salement emmerdé par la révélation de la situation, il appelle Fitzpatrick.

Le lendemain est rude. Forcément. Le pire, c'est quand Sean revient le chercher accompagné de Sylvia. Ça le met en rage et il dit des insanités. Et là, les matins sont encore plus durs. Il fait tout pour l'éviter.