Irina Krieg

Physique & Caractère

Têtue, la petite Irina l'était déjà  et en grandissant, cela n'a fait que s'affirmer. Belle, pétillante, généreuse et tendre avec ses proches, elle sait aussi manier les mots pour blesser quand on s'en prend aux siens. Ses origines polonaises sont bien là avec une chevelure blonde comme les blés et des yeux clairs. Mais elle aime changer de couleur, et ne s'en prive pas. De petite taille, elle aura plus hérité physiquement de ses aïeules, que de ses aïeux. Il suffit de regarder son cousin, ce géant pour comprendre que Malko a tout pris de grand père Ross alors qu'elle, comme Iola, sa maman, tient de grand-mère Yelena, petite poupée russe, danseuse étoile du Bolchoï.

Irina plait aux hommes, mais depuis sa déconvenue avec Yohanes, elle est extrêmement sélective, même pour qui se glissera entre ses draps. Et les hormones, me direz-vous? Elle s'en arrange, il y a des accessoires pour cela. Le sport aussi, musculation, stretching, jogging avec un coach sportif gay, au moins, aucune tentation de se le payer au lit. Il n'est pas encore né celui qui abattra les murs de sa défiance, ou alors, il se planque bien.

Douée d'un sens esthétique infaillible, Irina n'est pourtant pas insensible aux beaux spécimens qu'elle ne se prive pas de reluquer tout comme elle fait du lèche vitrine en bonne fashionista. Mais regarder ne veut pas dire consommer, sauf en rêve où tout est permis. Et c'est bien connu, on rêve toujours de ce qui est inaccessible.

Histoire

D'origine moitié polonaise, moitié allemande,  Irina est un petit bout de femme énergique mais impitoyable lorsqu'il s'agit de défendre ses poulains tant des maisons de disques sangsues que des fans incontrôlables. Ayant débuté sa carrière, après une école de management et un passage à l’École des Beaux Arts de Los Angeles, au sein d'une des plus grandes firmes du disque anglo saxon, elle a acquis une connaissance du milieu et une expérience qui lui ont permis un certain niveau de vie.

Elle y a croisé des requins, qui sous des airs caressants, n'hésitaient pas à planter un couteau dans le dos à ceux qui pourraient leur faire de l'ombre. C'était un véritable défi que de se faire sa place sans piétiner les autres et devenir ce que le système voulait. Elle a aussi croisé un homme qui, déguisé en requin, avait des valeurs, pour peu qu'on se donne la peine de creuser. Klaus, c'est un peu son mentor inavoué, son confident. En apparence, il est tout ce qu'elle déteste, mais dans les faits, elle aurait pu former une équipe incroyable avec lui. Il n'y a jamais eu d'attraction sexuelle entre eux. Elle se situait au niveau intellectuel. Ils savaient tous deux que glisser sur le terrain charnel serait une erreur qui gâcherait tout, presque un inceste.

Mais l'affection est toujours palpable entre Irina et cet homme de 10 ans son aîné, même s'il ne se prive pas de la traiter de vieille à la limite du non consommable. Il la titille souvent sur son célibat, oubliant un peu vite qu'il est lui aussi un vieux "single". Pourtant, à une époque, il a été le premier à la mettre en garde sur le type d'homme qui ne lui conviendrait pas. "Il t'en faut un qui te bouscule émotionnellement, mais te soit fidèle. Quelqu'un que tu doives aller chercher au fond de son puits, parce que tu n'aimes pas la facilité." Il lui avait d'ailleurs prédit que son mariage était voué à l'échec, mais elle ne l'avait pas écouté, pensant que ces mots étaient dictés par des raisons obscures. La suite donna raison à Klaus.

Très attachée à son indépendance, elle accepte pourtant, à 28 ans, d'épouser Johanes Krieg, un industriel du disque allemand qu'elle a rencontré à Berlin. L'homme l'étourdit par sa gaieté et son incroyable appétit de la vie, sa gouaille et sa gentillesse. Les hommes de sa famille ne sont pas comme ça, plutôt tout à l'opposé. Ils vivent une belle lune de miel, au rythme des voyages de son époux. Mais Irina ne tarde pas à s'ennuyer et l'appel du travail est le plus fort. Elle repart en quête du son rêve, trouver des artistes à promouvoir.

Leurs métiers respectifs laissent peu de temps aux deux amoureux pour avoir une vie de couple traditionnelle, mais le cœur d'Irina, droit et fidèle, s'en accommode. Ce n'est pas le cas de son volage de mari qui ne se prive pas pendant ses déplacements, de la tromper sans vergogne. Elle l'apprend de la pire des manières, par une photo dans la presse people, qui ne laisse même pas planer l'équivoque. Blessée, elle demande le divorce après deux ans de vie pas vraiment commune. Elle ne garde que son nom car elle est connue sous ce patronyme dans le métier.

Pour tenter d'oublier cette plaie qui ne guérit pas, elle se noie dans le travail et commence à récolter les fruits de son dur labeur en devenant directrice du département "rock/punk" d'OCEAN SOUNDS un des plus gros label planétaires. La réussite sociale est bien réelle, tout comme son compte en banque bien garni. Pourtant, artistiquement, elle n'a encore pas eu le coup de foudre dont elle rêve pour un groupe. Cette combinaison dont chaque manager rêve et qui fait dire "c'est le groupe de ma carrière".

A 34 ans, elle a décidé de revenir à ses racines et s'est rapprochée  d'un groupe peu connu mais dont la musique ne pouvait que la toucher: celui de son cousin au second degré Jaroslaw. Le refus d'OCEAN SOUNDS, son employeur de l'époque, de les signer a fait basculer la jeune femme vers l'underground et elle est devenue manageuse de celui-ci. Les membres furent les premiers surpris de cette proposition. Mais leur leader Jaroslaw Malkovitch n'a pas tardé à l'accepter malgré les réticences étranges de son complice musical et ami Tomasz Suszli. Elle est depuis deux ans le manager d'Avalon et, après avoir refusé de les signer chez MSG, a réussi le tour de force de créer avec son cousin Malko un label indépendant, DRAKE, qui les finance, et aussi de les inscrire sur la tournée MIL.OA 2044. Elle a aussi signé le dernier Artwork du groupe pour l'album Terra Incognita sous un pseudo.

Elle adore ce qu'elle fait et pense qu'Avalon pourrait bien être le groupe qu'elle cherchait, même si elle se demande si son lien de parenté avec Jaroslaw ne fausse pas un peu la donne. Pourtant, elle ressent vraiment une émotion viscérale quand elle écoute leur musique. Chaque membre est bourré de talent, à commencer par ce Tomasz qui semble la détester. Comment peut-on avoir des mains en or comme ce type et être aussi froid qu'un pain de glace? Même s'il lui réserve le meilleur de son cynisme, Suszli a vraiment un souci de sociabilité avec tout le monde. Mais quand il baisse la garde, elle surprend un visage enfin humain. C'est fugace. Il y a une souffrance sans fond dans ce regard, un abîme qui l'attire et la fascine et c'est peut-être ce qui alimente le génie torturé du musicien. Cet homme est l'exact opposé de son ex qui rayonnait de bonheur. Tomasz est un soleil noir qui rayonne de tristesse, un bel astre d'ailleurs, qui fascine plus d'une femme. Et lui? Il s'en balance royalement. Même s'il arrive qu'une groupie parte en catimini de sa chambre au petit matin. Ça la titille un peu, mais ça ne la regarde pas. Si ces filles aiment se faire prendre de haut puis jeter par le beau ténébreux, grand bien leur fasse. Irina a d'autres chats à fouetter.

Ne vient-elle pas de se voir confie le management de Velvet Revolution, un groupe génial qu'elle va s'efforcer de canaliser durant le Festival MIL.OA. Grand défi si on en croit les tabloïds qui font les choux gras des frasques de ses deux leaders, Rhandy et Dorian. Comment vont-ils s’accommoder de la rigueur de leur nouveau manager? Si elle a hâte de les rencontrer, elle ne peut s'empêcher d'avoir le trac. Et pour le coup, cela lui changera des hommes en noir d'Avalon. Il parait que le look des Velvet est aussi coloré que leur langage.

Cela ne l'empêchera pas de s'inquiéter pour son cousin qui est étrange en ce moment. Elle le trouve soucieux, tendu, plus secret que d'habitude. Jaroslaw est du genre timide et peu bavard, mais il a toujours été adorable et complice avec elle. Il serait tentant d'attribuer cet éloignement au travail de sape que fait Tomasz pour la faire virer, mais sur ce coup, elle pense qu'il n'y est pour rien. Elle soupçonne plutôt son cousin de s'être laissé embarquer dans de sales affaires avec un certain Ralf Wagner. Elle sait que leur famille a un lourd passé à l'est, mais sa mère ne lui a jamais vraiment expliqué dans quoi était impliqué leur grand père. Irina est certaine que Jaroslaw, Malko, comme tout le monde l'appelle, en sait beaucoup plus qu'elle à ce sujet.