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[Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Mer 2 Juin - 11:32
When dragons join forcesPeu de personnes seraient à même de pouvoir seulement essayer d'envisager ce qui lie les Draco entre eux. Même les plus ouverts d'esprit ne verraient sans doute que des new age qui essaient de commémorer des rites sociaux hérités du Moyen-Âge et je ne peux que les comprendre. C'est aussi ce que nous sommes d'une certaine façon.
Fort heureusement, l'existence de l'Odro Alpha Draconum n'est connue que de ses membres et je doute que l'un d'entre eux se risque à la dévoiler. Il n'y a pas d'initiation, pas d'intégration. On ne gagne pas sa place dans l'Ordo, on en hérite. On n'est pas déchu, si on déroge. On est exécuté. C'est à la fois un honneur dont on doit se montrer digne et un poids qui destine notre vie. Certains héritiers ont eu du mal au cours des siècles à accepter ce sacrifice, se sont rebellés contre cet héritage. Soit ils sont morts prématurément, soit ils sont rentrés dans le rang rapidement, à l'image de Milan, mon ami.
Je suis plus que jamais conscient de tout ce qu'implique d'en être l'un des piliers quand je contemple mon reflet dans le miroir alors que je me prépare pour ce grand bal organisé par les Sages, officiellement pour réunir les membres, officieusement, pour peaufiner notre stratégie face à la situation qui s'est emballée depuis le 12 août.
Peut-être devrons-nous transiger avec ces lois millénaires qui nous régissent pour sortir un peu de l'ombre. Je ne me fais pas d'illusion, l'Ordre avancera toujours masqué, retranché derrière les identités ou activités officielles de ses membres. Tous ont une double vie. Je sais qu'ils n'approuveront pas que j'y arrive avec Abby à mon bras. Mais je suis certain d'avoir les arguments qui les feront infléchir.
Je joue gros ce soir, ma vie, sans doute. Que pèse-t-elle alors que j'ai la conviction de tenir la solution à tous les problèmes qui menacent l'Humanité à présent. Ils penseront peut-être que je suis trop présomptueux. Ils se trompent. L'audace n'a rien à voir avec l'arrogance. Elle a tout à voir avec le risque.
Parfaitement apprêté, image moderne d'un gentleman, je quitte les quartiers qui me sont attribués dans l'aile est du Monastère. J'aime Osogovo, sans doute à cause de son Histoire liée à celle de mes ancêtres. Je me dirige avec assurance dans son dédale d'escaliers et de couloirs pour me rendre jusqu'à la chambre d'Abby. Je suis certain que le voyage en jet jusqu'à Skopje puis en hélicoptère jusqu'à Osogovo dans les montagnes escarpées et sauvages l'ont impressionnée. Elle ignore qu'il s'agit du Quartier Général d'un Ordre ancien. Pour elle c'est un lieu qui regroupe plusieurs personnalités d'une fondation dont je fais partie.
Je frappe discrètement à la porte, surpris d'être aussi ému à l'idée de l'avoir à mon bras pour cette soirée cruciale.
Dernière édition par Angelo Carva Del Rey le Jeu 24 Juin - 20:55, édité 1 fois
Abby Holloway
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Dim 6 Juin - 19:27
When dragons join forcesAngelo, Abby & Co
16 août 2044
Il y a parfois des instants dans une vie où il vaudrait mieux tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de justement l’ouvrir. Est-ce que c’était prémédité ou s’était-il dit : << Allez chiche ! >> quand j’ai eu la bonne idée de blaguer en déclarant qu’il avait probablement honte de moi pour ne pas me sortir et préférer des têtes à têtes en toute discrétion pour dîner chez lui à Madrid. En toute franchise cela me convenait tout à fait car nous pouvions nous exprimer sans avoir à faire attention autour de nous. Notre dernier grand sujet en date ne remontait qu’à quelques jours seulement, au 11 août pour être précis, lorsque la décision de réveiller ces clones fût prise par Angelo. Nous avions déjà un point de divergence pour nommer ces clones. A ses yeux ils étaient des aberrations, aux miens des gardiens. D’ailleurs je n’oublie pas qu’Angelo avait dû piocher dans le bocal à gages pour avoir employé ce terme d’aberration et qu’il s’était bien gardé de me lire ce qu’il y avait sur son bout de papier.
En quelques mots notre petite routine pour dîner fût balayée aussitôt par : « Fais toi un sac de voyage et tiens-toi prête une voiture passera te chercher d’ici une heure. Surprise, surprise, nous partons en jet. » Ma mâchoire s’en était déboitée. Moi qui ai souvent une solution à tout, je me retrouvais telle une poule face à un couteau quand il a fallu que je prépare ce fameux sac.
* Mais qu’est-ce que je dois y mettre ??? *
– Athena ? Peux-tu me dire sur quel vol nous partons ? Cherche une réservation au nom d’Angelo, s’il te plait ?
- Le jet privé Carva Del Rey est affrété pour la Macédoine du Nord, Kopje exactement, Abby.
– La Macé… ça fait loin pour dîner. Peux-tu me dire à quel type de climat je dois m’attendre là-bas ?
- C’est un climat continental mais les étés peuvent être aussi chauds qu’à Madrid.
– Mais dis-moi Athena, Skopje ça ne serait pas cette ville proche du Monastère d’Osogowo ?
- C’est exacte Abby. D’ailleurs j’ai relevé la réservation d’un hélicoptère pour vous y conduire avec Monsieur Carva Del Rey.
– Je te remercie Athena. Bon, il ne me reste plus qu’à faire ce fameux sac de voyage.
Je ne savais pas grand-chose du Monastère à part qu’il était pour moi l’équivalent de la Villa Médicis mais à la différence de cette fondation, dont Angelo faisait partie, lui abritait des sommités du monde scientifique et non du monde artistique.
Une heure plus tard, j’étais dans une Berline direction l’aéroport où le jet m’attendait avec Angelo en haut de la passerelle pour m’accueillir.
– On ne pourra jamais te reprocher de tomber dans la monotonie. Je te préviens j’ai pris que le strict minimum : un sac, ma brosse à dents et quelques gages en réserve dans l’éventualité où tu aurais oublié ton dernier en date du 11 août. Je dis ça, je dis rien. Lançais-je d’un air espiègle tout en allant m’installer dans un de ses sièges confortables.
C’est amusant mais j’ai le sentiment d’avoir déjà effectué des vols en jet alors que c’est une première pour moi. Est-ce que mon accident m’a effacé quelques souvenirs d’avant ?
Même si c’est toujours plus rapide par les airs que par la terre, les heures qui nous séparent de notre destination sont tout de même longues pour quelqu’un comme moi qui ne sait pas rester en place. Je mets à profit ce temps pour retravailler des paramètres qui ne me satisfont pas sur mes modules vocaux. L’autre partie du temps, j’en ai profité pour dormir un peu jusqu’à ce que le pilote annonce que nous approchions de la Macédoine. Le ciel peu nuageux permettait l’observation d’un paysage qui m’était jusque-là inconnu mais je crois que le vol en hélico a été le meilleur moment de ce voyage. Et j’avoue que l’approche par le ciel du Monastère est quelque chose qui restera graver dans ma mémoire.
Habituée à mon environnement, je suis bien plus intimidée par celui que je découvre en compagnie d’Angelo, même si je suis ravie de pouvoir rencontrer des personnalités de cette fondation. Nous sommes séparés au moment de rejoindre nos chambres et j’ai à peine eu le temps de protester lorsqu’un employé, ou je ne sais pas quelle était sa fonction, nous précise l’heure du bal en prenant mon sac.
– UN BAL !? ANGELO… Evidement ce dernier s’était déjà éclipsé mais j’entendais son sourire raisonné dans le cloître.
Ce n’est que sur le parcours que je m’esclaffe tout haut sous le regard désapprobateur d’un couple de personne que je croise : – MAIS JE N’AI RIEN A ME METTRE …
- Voici votre chambre Miss Holloway. Je reste à votre disposition si vous avez besoin.
- …mhm merci. Vous avez une bonne fée en magasin pour une robe de soirée ?
- Un paquet a été déposé à votre intention, cela devrait répondre à votre question. De même que vous trouverez des rafraichissements.
Le salut presque militaire, mon major d’homme se retire après avoir déposé mon sac. Une grosse et grande boite enrubannée était effectivement bien déposée sur mon lit. Non je ne suis pas du genre à tergiverser pour me demander si je dois l’ouvrir ou pas. Le ruban ne fait pas long feu et encore moins le couvercle. Sur le papier de soie une petite carte type carte de visite est déposée : « J’espère qu’elle te plaira. » signé ACDR. Mes doigts s’empressent d’ouvrir le papier de soie pour découvrir le soyeux d’une robe en satin noir que je sors aussitôt pour l’admirer. Dessous se cachaient les chaussures assorties aux talons vertigineux pour qui adore porter des baskets. La robe était magnifique, j’avais peur de ne pas être à la hauteur en ne lui rendant pas sa splendeur. Les coiffures élaborées et le maquillage sophistiqué ce n’est pas vraiment ma tasse de thé alors je fais ce que je peux et sais faire. Un maquillage naturel, des cheveux juste ondulés et détachés.
Tout en me préparant je m’interrogeais sur la particularité de ce dîner. Dans l’avion, Angelo s’était bien gardé de me faire des confidences à ce sujet. Allions-nous évoquer le fait que nous avions réveillés des clones pour en faire des gardiens suite à l’annonce du NGM ? Est-ce que nos travaux sur Athena allaient être révélés ? Grrr je détestais être dans l’ignorance.
Une touche de gloss rose sur mes lèvres et quelques gouttes de parfum derrière les oreilles et au creux des seins, je n’aurais plus qu’à enfiler mes chaussures, juste avant de sortir. D’ailleurs je les cherchais du regard quand on frappa à ma porte. C’est pieds nus que je découvre un Angelo vêtu dans un smoking. Elégant, plein de charme comme à son habitude. Pourtant je ne sais pas si c’est la magie du lieu ou ce vol surprise, mais quelque chose dans son regard m’envoie de l’émotion au point de me gêner. Je me regarde, remonte mon bustier pensant qu’il s’agissait de cela avant de l’interroger :
– Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? C’est trop … décolleté ? Il n’y a pas d’étole… si c’est trop je peux rester dans ma chambre tu sais… j’évite ce grand bain de foule que tu veux me faire prendre comme ça… Tu ne fais vraiment pas les choses à moitié, Angelo. Si tu as d’autres surprises du genre en magasin, je ne sais pas si mon petit cœur va tenir le choc. Je rigole en allant ramasser et enfiler mes chaussures qui me grandissent un peu plus. Promets-moi de ne pas me lâcher trop vite le bras si tu ne veux pas que je me torde une cheville… mais quelle idée ces talons… je te taquine Angelo. La robe, les chaussures tout est magnifique.
J’attrape son bras en refermant la porte.
– Qui dois-je m’attendre à rencontrer Monsieur Carva Del Rey ?
Dernière édition par Abby Holloway le Sam 26 Juin - 15:47, édité 3 fois
Angelo Carva Del Rey
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Jeu 24 Juin - 22:19
When dragons join forces La porte s'ouvre et il me faut user de toute la maîtrise dont je suis capable pour garder la décontraction habituelle. Apparente, il est vrai, ce soir, au vu des enjeux qui se dessinent. Mais l'émoi que je tente de dissimuler n'a rien à voir avec l'Ordre en lui-même, pas plus que la situation d'un Monde à la dérive. Il fut une époque où je m'imaginais cette scène chaque fois que je prenais congé d'Abigail. Quand, au fil de sessions interminables, nous refaisions le monde malgré la distance qui nous séparait.
Nous étions jeunes, rêveurs et fougueux mais portés par un génie commun et visionnaire. Notre passion pour les sciences numériques, les intelligences artificielles, la robotique, la physique quantique, nous offrait des sujets de conversation inépuisables. Nous parlions de rêves en grand, nous enthousiasmions pour des projets qui dépassaient totalement nos petites personnes, mais cette aspiration partagée avait tissé, du moins le croyais-je, un lien puissant, indestructible, au dessus de tout sentiment banalement humain, mais pourtant s'en approchant par certains aspects.
J'avais vécu sans le vouloir et sans rien y pouvoir faire, tous les stades de la passion amoureuse. Au début je n'en étais même pas conscient. Je me leurrais en pensant que c'était un attachement généré par l'émulation, la soif de connaissance, le plaisir incomparable de trouver un esprit qui comprenne le mien. C'était une passion scientifique. Je m'en persuadais.
Et ce n'était que demi-mensonge ou demi vérité. Notre lien, c'était effectivement cela. Mais quand les transmissions ont commencé à s'espacer, que je restais certaines nuits à guetter en vain sa connexion, j'ai dû admettre deux choses: la première étant qu'elle me manquait bien plus qu'une simple meilleure amie dont le génie comprenait le mien et voyait le monde presque à l'identique. La seconde qu'elle avait rencontré quelqu'un qui l'accaparait au point qu'elle oubliait nos rendez-vous passionnés au sujet de l'évolution de la Vie.
Elle avait oublié nos projets pour l'Humanité. Dans le génie et les bras d'un autre. J'avais compris un peu tard qu'à trop nous perdre dans l'infiniment grand, nous n'avions pas tissé ce lien qui permet des projets infiniment petits, concernant la société la plus réduite qui soit: le couple. Sans doute aussi cela ne s'était-il pas fait parce qu'elle n'en avait pas eu envie, parce que je n'avais pas osé, parce que je pensais que plus tard, quand nous aurions vu émerger nos projets pour les autres, le nôtre viendrait couronner le tout. J'avais négligé un paramètre pourtant basique. Deux astres ont plus de chances de se heurter lorsqu'ils gravitent dans le même espace.
Son soleil, je l'avais découvert en photo dans un magazine scientifique, dont un article traitait des jeunes espoirs de la Science. Elle était à son bras, dans cette robe de bal. Un de ces cérémonials qui clôturent la fin d'un cursus universitaire. Il était beau, infiniment riche et incroyablement intelligent. Il était Australien. Et, pire que tout, elle l'aimait. Elle s'avançait à son bras, fièrement, après avoir reçu son diplôme, et elle dansait dans ses bras, vêtue d'une robe qui sublimait sa beauté d'une manière irréelle.
Il fut un temps où je m'imaginais être à sa place à lui. Chaque fois qu'elle daignait se souvenir de nos projets scientifiques et venir me parler. Chaque fois qu'elle me demandait des conseils pour ses projets portant sur les I.A., chaque fois qu'elle me disait à quel point elle était heureuse. Elle l'aimait. Je l'aimais. Je me suis effacé. Elle n'a jamais su. Abnégation de l'amour véritable, et aussi, soyons honnête, fierté. Le ridicule sied mal aux Carva Del Rey. S'accrocher, se la disputer avec Kingsley, alors qu'elle l'avait choisi, aurait été tout à fait ridicule. Elle n'a jamais su. Mon regret: elle est morte sans savoir. Peut-être de n'avoir pas su. Car moi, je ne l'aurais jamais laissée s'éteindre totalement.
J'ai une seconde chance.
- Abby, Abby... Tu es ... sublime...
Je dénie ses craintes au sujet du décolleté.
- Non, non, tu es juste ... merveilleuse.
Un grand sourire s'épanouit sur mon visage mais ses mots me rappellent ensuite à la réalité. Une réalité qui pourrait figer mon bonheur effleuré. L'ai-je oublié? Je la destine à séduire à nouveau l'homme qui a gagné son cœur. La seconde chance, elle est destinée à de plus vastes desseins.
- Pourquoi une étole pour cacher la perfection? Tu vas rayonner, et les éblouir tout autant par ton génie. Oh Abby, sans toi, je n'y arriverai pas. J'ai besoin de toi.
J'ai un rire un peu triste.
- Je ne te lâcherai pas. Reste toujours à côté de moi, quoi qu'il se passe et tout ira bien. Des surprises? Mais la vie est faite de surprises, non?
Tandis qu'elle attrape mon bras, je dépose un baiser sur sa joue, juste à côté de son oreille. Je murmure.
- Elle te plait? J'ai pensé qu'elle était faite pour toi, même si Athena n'était pas convaincue. C'est toi qui es magnifique! Tu vas rencontrer mes associés. Ensemble, nous œuvrons à rendre l'Humanité meilleure, plus harmonieuse et surtout à assurer sa survie. Je suis presque certain que tu vas adorer Milan.
Dernière édition par Angelo Carva Del Rey le Dim 1 Aoû - 22:55, édité 1 fois
Abby Holloway
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Mar 27 Juil - 18:11
When dragons join forcesAngelo, Abby & Co
C’était tellement inhabituel de voir Angelo sur la réserve ou balbutiant, que j’ai douté quelques secondes de la véracité de ses propos au sujet de ma robe. Enfin plus exactement du rendu de la robe une fois enfilée. Il est vrai que je suis plus une adepte du jean que des froufrous mais pas de quoi en perdre la voix alors je préfère en rire et le taquiner.
– Tu exagères toujours. C’est la robe qui est splendide et tes choix parfaits. Tu sais qu’avec ton hésitation, j’ai bien failli croire que tu tombais amoureux… comme quoi cette robe possède plus de pouvoir que mes jeans. Qui vais-je devoir séduire puisque tu es déjà conquis ? Je dépose un baiser amical sur sa joue. Tu sais que je ne peux rien te refuser et s’il faut éblouir de futurs investisseurs pour nos projets communs, je jouerai volontiers avec mon esprit plutôt que du décolleté. Riais-je après cette évidence.
Je ne souhaitais qu’une chose, c’est de ne pas être trahie par mes talons et finir lamentablement les fesses par terre. Angelo m’avait promis de ne pas m’abandonner. De mon côté il était certain que je n’allais pas m’aventurer à droite ou à gauche au milieu des invités. Accrochée à son bras comme si nous formions un couple, je me surprends à montrer plus d’aisance, perchée sur mes talons. C’est amusant, ce sentiment « d’habitude » alors que je suis certaine de n’avoir encore jamais participée à ce type de gala.
– Monsieur Carva Del Rey, j’ai totalement oublié de vous dire une chose véritablement importante, même si ce n’est pas la première fois pour vous… mais vous êtes …mhm disons plutôt… élégant extrêmement élégant. Je risque de faire des envieuses ainsi à votre bras. Je me penche pour que mes paroles soient plus discrètes. Ne t’inquiète pas, je saurai m’éclipser si une biche aux aboies venait à se présenter.
Je connais son irrésistible besoin de rayonner et de charmer son entourage dans un seul et unique but : celui de servir sa fondation. Je ne pouvais qu’approuver car nous visions les mêmes objectifs : réaliser nos projets pour le bien de l’humanité. Puis pour une fois que ça soit un homme qui use de ses atouts pour s’attirer des faveurs je serais bien mal avisée de ne pas encourager Angelo à se servir de sa séduction naturelle.
Quel beau couple nous formions. C’est étonnant qu’il n’ait pas tenté de franchir la frontière de notre amitié. Il est vrai que nous ne laissons pas de place à autre chose que notre travail. Angelo peut être assuré d’avoir en tout cas mon indéfectible amitié. Aurait-il lu dans mes pensées pour me confirmer à nouveau d’un baiser que je ne manquais pas de charme dans cet habit de gala.
Je lui souris avec tendresse et espère ne pas trop rougir à son compliment.
– Je vais prendre goût à tes attentions et multiples surprises à force. Athena est de plus en plus surprenante. Elle acquiert une autonomie de réflexion qui me rend fière un peu plus à chaque fois. C’est notre enfant à tous les deux. Une touche de génie de papa et une autre de maman. Ensemble nous faisons et continuerons à faire de grandes choses, Angelo. Souhaitons que tes associés soient du même avis… Je commençais à entrevoir l’immense entrée sur la salle qui accueillait tous ces prestigieux invités. Je me rapproche un peu plus d’Angelo, un peu stressée il faut bien l’avouer.
Milan ??!! L’ingénieur ? Voilà qui devient intéressant, son aide me serait précieuse pour finaliser mes modules vocaux.
– Si son génie égal le tien, il y a de grandes chances pour que tu aies raison, Señor Carva Del Rey… Nous entrons enfin dans la salle. Les visages se tournent sur nous à mesure de nos pas. … j’espère que tu ne seras pas jaloux si jamais je te vole la vedette ?
When dragons join forces Difficile de ne pas réagir quand elle fait état d'un doute qui l'a traversée à mon sujet. Bien entendu, elle plaisante, je le sais, mais je me sens tout de même comme un peu mis à nu par cette boutade innocente. Si elle savait? Non c'est impossible. Comment pourrait-elle? Ou alors, l'Abigail originelle, mon premier amour, avait deviné et cette intuition se serait transmise à travers son clone? Non c'est impossible. Je martèle ces quelques mots dans ma tête, comme absent un moment de la réalité. Cela ne dure que quelques secondes mais sans doute assez pour me rendre ridicule, la main en suspens, la parole aussi. Abby s'en est-elle rendu compte avant que je me ressaisisse.
- Ahaha! Qui sait, peut-être bien que je suis tombé amoureux. Le pouvoir de cette robe est peut-être de révéler les sentiments des personnes qui t'entourent.
Noyer le poisson en plaisantant, ça a toujours été l'une de mes défenses pour m'en sortir par une pirouette, mais je dois bien m'avouer que j'ai soudain très chaud alors même que la soirée commence à peine.
- Rassure-toi, tu auras une foule de personnages variés à séduire. Cette fondation est très ancienne et tu vas rencontrer ce soir quelques uns des héritiers de ses fondateurs, dont je fais partie, qui ont perpétué l'œuvre de leurs ancêtres.
Tandis que nous arpentons le long couloir, je continue à faire quelques recommandations à Abby.
- Tu resteras près de moi, j'insiste, et pas seulement à cause de ces sortes de perches que vous vous obstinez à mettre à vos pieds, vous les femmes, mais aussi parce qu'il y a des endroits dangereux dans ce vieux monastère et qu'il vaut mieux ne pas s'y aventurer seule, des trucs du genre "oubliettes" tu vois ce que je veux dire. C'était une place forte, avant de devenir un monastère même, et puis il ne faudrait pas déranger les ancêtres de Malkosescu, propriétaire des lieux, qui sont plutôt tatillons, parait-il, pour des fantômes. Et puis...
Je brandis un index en guise d'avertissement.
- Et puis, certains de ces héritiers ne sont guère fréquentables dès qu'il y a une femme séduisante dans les parages, si tu vois ce que je veux dire. Oh pas tous bien sûr. Je ne m'inclus pas dans le lot, tu t'en doutes bien. Mais dans ce domaine, je n'ai aucune confiance en Malkosescu et Kosko, et à peine plus en Rimski, même si c'est presque un ami. Crois-moi, ils seront tout autant intéressés par ton décolleté que par ton esprit brillant. Tu sais, ces gars descendent tous de ... de types un peu sanguins, des chevaliers.
Je marche de plus en plus vite au fil de ma tirade animée et je prends conscience qu' Abby s'est très bien adaptée à mon rythme rapide.
- Ne t'en fais pas, regarde-toi, on dirait que tu as fais ça toute ta vie.
Presque aussitôt, je me maudis intérieurement d'avoir prononcé ces mots. Cela risque de réveiller des choses chez Abby et cela me met mal à l'aise car me rappelant trop à ma conscience. Je me suis persuadé, du moins au début, que lui mentir sur ce qu'elle est était nécessaire pour son bien. Mais le temps passant, ce mensonge est devenu lourd à porter. Pourtant, je ne peux risquer de tout lui révéler. Pas maintenant, pas encore. Cela risquerait de la perturber tellement que sa survie serait peut-être remise en cause par le Conseil de l'O.A.D. Ma seule voix ne suffirait pas à s'opposer à une majorité décidant que j'avais fait le mauvais choix en ne détruisant pas les clones générés par Subashei et en les ramenant pour leur aménager une fin de stase à maturité.
Ce traître de Subashei, le pire d'entre nous. Si certains héritiers ont été "perdus" au fil des tumultes de ce siècle dernier, aucun n'a vraiment trahi l'Ordo Draconum. Ils ont simplement disparu des radars pour notre Ordre. L'héritier de William Cooper, celui de Lord Edward Wild Ashford, deux piliers des Fils du Dragon, se sont dilués dans les méandres de l'Histoire. Mais fort heureusement, le Mécène les a retrouvés et mis en sécurité sans qu'ils en sachent même rien. Ca a été un peu plus compliqué pour le descendant d'Ashford. Ces pauvres gars ignorent certainement qui sont leurs ascendants. Peut-être parce que leurs parents sont morts trop tôt ou se sont montrés indignes et n'ont pas su leur enseigner "l'héritage". Nous devons simplement les récupérer et les initier nous-même.
Mais Subashei, lui, est perdu à jamais et sa lignée tout autant. Il a trahi de la façon la plus abjecte en détournant ce que nous avons le devoir de protéger pour en faire un instrument de son seul profit. Il a trahi son ami Rimski, le père de Milan, il a trahi l'Ordre. Il le paiera de sa vie lorsqu'il mettra la main dessus. Je le sais. Milan, le premier, votera pour son exécution. Moi.. Je suis plus modéré. Je sais que l'existence d'Abby n'y est pas étrangère. Malgré toutes les manipulations horribles auxquelles il s'est livré, c'est à Tao que je dois d'avoir Abby à mes côtés.
De son côté, elle me déstabilise encore davantage que mes propres pensées en me complimentant sur mon élégance avec insistance. Je bredouille, je m'esclaffe, tentant de minimiser mon embarras par un peu d'humour.
- Oui, alors, quand on dit que l'habit ne fait pas le moine, ahah c'est fort à propos tiens d'ailleurs, ça, à Osogovo, c'est tout à fait vrai. C'est mon costume qui fait l'élégance et je n'ai aucun mérite. Et ce n'est pas parce que je suis élégant que je suis venu pour chasser la gazelle ce soir! Je t'assure que je n'ai ni l'envie ni le temps. Et oublie l'idée de t'éclipser! Je viens de te dire que certains coins du château sont interdits et dangereux. Tu risquerais de te perdre.
J'arrive à peine à retrouver ma sérénité lorsqu'elle parle d'Athena. Ca pourrait sembler un sujet moins glissant qui nous trouverait d'accord. En réalité, cela me fait immédiatement penser à la dernière réaction en date de Milan à son sujet.
- C'est vrai qu'Athena est formidable! Mais justement, le second enjeu de la soirée pour nous, après avoir convaincu les Sages du Conseil, enfin je veux dire mes associés, que c'était une bonne idée de donner une chance aux abber ... aux clones, aux gardiens, c'est de convaincre Milan d'équiper la Renegade d'une I.A. de bord qui serait comme une petit sœur d'Athena. Monsieur Rimski n'a pas trop envie d'avoir comme second de bord une de nos créations.
Abby n'a jamais vu la Renegade et n'a que croisé brièvement Milan lorsqu'il me rendait visite au bureau, ce qui est rare. Elle ne peut pas se figurer ce qu'est ce vaisseau ni ce qu'il représente pour Milan et pour l'Ordre. Elle le comprendra bientôt.
- Alors, "Maman" tu es prête pour le deuxième enfant? murmurai-je en souriant à son oreille.
Un sourire pour masquer la tension qui m'anime tandis que nous passons sous l'arche de la grande salle de bal dont le plafond vouté en ogives est éclairé par des lustres d'époque. Il faut du temps pour s'habituer à ces murs dans lesquels le passé millénaire côtoie la plus récente des modernités. Les visages se tournent naturellement vers nous, non pas parce que nous sommes inclus à l'ordre du jour du Conseil, mais parce que je suis l'un des seuls membres qui soit autant médiatisé aux yeux du Monde et que ça dérange les plus conservateurs de l'Ordre et leurs suivants qui mènent plutôt une vie discrète. Je suis un peu le "people" de l'O.A.D. et cela m'amuse follement de songer aux facéties que je vais encore pouvoir étaler ce soir. C'est ainsi qu'il suffit que je prononce "lumière" pour que la voix d'Athena s'élève, douce et chaleureuse "Oui Angelo". Et tandis que la lumière baisse d'intensité jusqu'à devenir tamisée les premières notes d'une chanson emplissent l'atmosphère jusqu'aux voûtes et les conversations s'éteignent doucement.
J'enlace Abby et nous nous mettons à danser sur cette musique qui fait partie de mes morceaux préférés. D'autres couples se forment et commencent à se mouvoir avec élégance. Je respire l'odeur des cheveux d'Abby, odeur florale dont je cherche le nom. Mon souffle glisse dans son cou et je murmure:
- Vous avez déjà volé mon cœur Mademoiselle Holloway, alors je peux bien vous laisser me prendre la vedette. En revanche, je serai jaloux, si on vous volait à moi. Même si je pense que personne n'appartient à personne. Abby, qu'importe ce que l'avenir peut nous réserver, je veux que tu saches que je ne veux que ton bonheur. C'est le rôle d'un ami, non?
Je ferme les yeux pour savourer ces instants précieux qui sont comme un rêve éveillé, nos deux corps, nos deux cœurs si proches et bercé au rythme de la musique, au milieu de cette assemblée qui m'indiffère pendant ces rares minutes volées à mes devoirs et obligations. Je me fous du protocole, ça ce n'est pas nouveau. Mais là, je pousse le bouchon en imposant une femme à mon bras, qui n'est pas des leurs. Et je vais leur démontrer qu'elle n'en démérite pas pour autant. La musique a à peine fini de remplir l'espace qu'un applaudissement isolé s'élève et qu'une voix que je connais bien retentit. Une voix qui ne peut qu'imposer le silence.
- Ainsi, tu l'as fait! Tu nous as amené ta petite merveille. Ton audace est sans limite, mon frère. J'espère que ton génie l'est tout autant. Pour vous deux. Puis se tournant vers Abby dont je tiens toujours la main, Quant à vous, bravissima, bellissima! Je ne peux que comprendre mon ami, même s'il paiera pour son entorse au règlement. Jan Venor Malkosescu, votre hôte! Je suppose que vous êtes Abby Holloway?
Dernière édition par Angelo Carva Del Rey le Mer 13 Juil - 22:33, édité 3 fois
Abby Holloway
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Lun 4 Oct - 17:47
When dragons join forcesAngelo, Abby & Co
Je le pratique suffisamment pour deviner quand j’ai fait fais mouche à son propos. Toutefois je ne savais pas où, c’était là toute la difficulté avec Angelo : savoir où j’avais vu juste. Était-ce la robe aux pouvoirs insoupçonnés ou était-il tombé amoureux ? Non cela ne pouvait être ce second point sinon pourquoi aurait-il attendu pour se déclarer. A cause de nos travaux ? Depuis quand ceux-ci pouvaient être une gêne sauf si bien entendu il craignait que cela finisse par nous diviser et ruiner nos travaux. Ma foi c’est une théorie qui se tient même si elle me semble bien triste.
Je choisis d’ignorer son échappatoire plus pour éviter de m’attribuer des sentiments imaginaires et ainsi de me ridiculiser, après tout nous n’étions que des amis juste un peu plus proches l’un de l’autre. D’ailleurs je lui avais promis de le laisser badiner si cette soirée lui en donnait l’occasion. C’était sans aucun doute un tout petit mensonge car je me voyais mal me dépêtrer seule à cette soirée malgré le mode d’emploi qu’il s’évertuait à me fournir sur les différentes personnes que nous allions rencontrer. Que du beau monde et sans aucun doute des grandes fortunes de ce monde. J’écoutais donc avec attention Angelo tout en jetant de temps en temps un regard sur les portraits ou autres décors qui habillaient le long couloir que nous traversions. Je ne sais pas pourquoi mais le simple fait d’entendre le terme « d’héritier » je m’imaginais rencontrer bientôt de vieux fossiles grincheux et conservateurs. Une idée qui s’envole bien vite quand je regarde Angelo et songe à Milan Rimsky.
Plus Angelo s’enfonçait dans les recommandations, plus il éveillait des inquiétudes avec ces oubliettes et fantômes du passé avec lesquels le propriétaire du monastère partagerait les lieux. Je regrettais de ne pas avoir su son nom plus tôt pour savoir à quel personnage étrange je devais m’attendre. Angelo me peignait un descriptif plutôt « barbare » des personnages illustres que j’étais amenée à rencontrer.
– Tu sais si ton attention était de me motiver avec tous ces détails, hé bien dis-toi que si je n’avais pas conscience de l’enjeu de cette soirée pour toi, tu aurais réussi à me donner envie de regagner ma chambre au pas de course, talons ou pas. Je ne plaisantais qu’à moitié. Cependant mon goût pour les défis l’emporte sur ces oubliettes et ces rustres mal dégrossis que tu viens de me décrie. Puis en tant que chevalier servant et galant homme que tu es, je ne doute pas que tu sauras défendre ma vertu si celle-ci devait être mal menée. N’étant plus dans ma zone de confort habituelle, il est possible que je ne sois pas armée pour riposter. C’est déjà un miracle que je maitrise avec brio ma démarche sur ces perches comme Angelo le qualifie en parlant de mes talons. Je te signale pour l’anecdote que tu as tout choisi : robe et perches. A mon avis ton inconscient a dû t’aiguiller car cela en fait de redoutables armes si je devais écraser un ou deux pieds dont les propriétaires seraient potentiellement incorrectes.
C’est vrai, il avait vu juste et j’en étais moi-même surprise de m’en sortir à merveille malgré son pas poussé par son enthousiasme.
– Toute ma vie c’est amusant je me disais exactement la même chose alors j’ai l’impression d’être dans la peau de Carrie qu’on conduit à son bal de fin d’année. Je croisais les doigts pour que ça ne soit pas le cas même si je ne pense pas finir comme elle. Toutes les recommandations d’Angelo sonnaient bien comme des mises en garde à ne pas prendre à la légère. D’ailleurs il insista une nouvelle fois sur les oubliettes et le fait que je pourrais me perdre dans ce Monastère. Promiiiis Senõr Carva Del Rey, je resterai près de toi et serai bien heureuse de faire fuir les gazelles. Croix de bois, croix de fer si je mens je vais en enfer. Je n’allais pas laisser passer l’occasion de le titiller sur ses bredouillages. Mhm… dis-moi, c’est bien la première fois que je t’entends bredouiller parce que tu ne trouves pas tes mots. Dois-je en déduire que les compliments te mettent mal à l’aise ou serait-ce parce qu’ils viennent de moi, cher moine ? Si je n’étais pas certaine qu’Angelo ne me voyait pas autrement que sa partenaire, je n’en rirais pas de si bon cœur avant de reprendre mon sérieux. Très bien je note qu’ici il ne faut pas se fier aux apparences.
Etrangement, j’ai l’impression de ressentir son soulagement lorsque je mentionne ATHENA. Une porte qui s’ouvre sur un défi tout aussi important que de ne pas me faire « manger » toute crue par ses associés, qu’il qualifie de Sages… tiens quel drôle de choix. Est-ce involontaire ? Je suis mitigée car il se reprend presque aussitôt. En quelques mots, Angelo alimente un flux de nouvelles questions.
– Les Sages ?! On croirait que tu parles d’une secte quand tu évoques le conseil d’administration de cette fondation. Tu sais que tu vas finir par me faire vraiment flipper. Je lui donne un léger coup de coude. C’est un odieux stratagème pour que je blottisse dans tes bras, avoue ? Je n’ai rien contre mais je veux que tu m’en dises plus sur La Renegade, surtout si tu veux que j’essaie de convaincre Milan au sujet de notre future enfant.
Evidemment que je serais partante pour cette nouvelle expérience dont l’idée me fit frissonner ou était-ce le souffle des murmures d’Angelo sur mon cou.
J’étais réellement loin de l’idée que je me faisais de cette salle de bal. Il s’en dégageait une atmosphère de grandeur et de singulier. Je n’avais rien vu de tel de mes propres yeux. Mon imagination semblait bien pâle face aux voutes sans doute millénaires et au faste du lieu même s’il semblait ancien. Était-ce d’époque ? Je n’ai pas eu le temps d’interroger Angelo. De toute manière je n’avais plus de voix à cause de tous ces regards qui nous dévisageaient. Je ne sais pas si je devais le remercier ou le maudire quand il lança à voix haute : « lumière » avant de m’entrainer au centre de l’immense salle pour… danser. Je reconnais les premières notes d’un de ses morceaux favoris, quelque part cette musique familière et ses bras qui m’enlacent, me rassure. J’en oublierais presque que nous ne sommes pas seuls. Nous nous accordons à merveille comme si je connaissais déjà ce type de danse de salon.
* Comme si tu avais fait ça toute ta vie… * me revient en tête comme un refrain.
– Vous n’êtes qu’un horrible farceur Monsieur Carva Del Rey de me faire croire que je détiens votre cœur, méfiez-vous car je pourrais en abuser et vous mener par le bout du nez.
Nous virevoltons, je maitrise chaque pas de danse mais c’est sûrement parce qu’Angelo est un merveilleux partenaire. Nous n’avions jamais dansé auparavant mais plus il me fait tourner avec aisance et plus je retrouve ce sentiment de familiarité. Des images se superposent comme un film qui se place sur un autre. Les traits d’un visage s’invitent sur celui d’Angelo, je suis pourtant bien, même très bien dans ses bras mais je ne sais plus si c’est lui qui me fait étrangement sentir bien, non heureuse, oui il s’agit bien de cela, il me rend heureuse. Nous tournons, tournons parmi les autres couples, je ne capte que l’essentiel de ses paroles.
- … on dirait presque un adieu, Angelo. Est-ce que tu vas bien ? Tu m’inquiètes… Je m’efforce de lui sourire, de me rapprocher de lui dans notre danse. L’avenir te semble si incertain ? Je ne veux que le tien également mais tu n’as pas besoin de le préciser, je sais que rien ne peut nous séparer. J’étais sincère. Celui qui essaiera est un homme mort car je ne peux pas imaginer un monde sans toi, mon ami…
Amour se superpose à ami dans mon esprit comme s’il s’adressait à un autre. Une question me brûlait les lèvres : Pourquoi sommes-nous que des amis, Angelo ? Je sais que mon cœur ne se maitrise pas toujours à son égard mais la raison l’emporte toujours au détriment du laisser-aller comme si dans les profondeurs de ma tête une petite voix me disait qu’il ne fallait pas pour une raison que j’ignore.
La musique cesse et des applaudissements lourds viennent écraser la magie de ces pas de danse. Mon regard se tourne dans la direction de la voix qui s’élève. Je n’ai pas le temps de demander qui est-ce à Angelo, que l’homme nous a déjà rejoint en quelques enjambées. C’est un géant aux yeux d’un bleu hypnotique. Elégant mais agaçant dans sa manière de parler de moi et de s’adresser à Angelo. * Petite merveille !! * Je ne me suis pas un rat de laboratoire ! Enfin si d’une certaine façon mais dans sa bouche, cela sonne comme une offense. * Son frère… ? * Est-ce un lien avec les moines ? J’imagine qu’il s’agit plutôt de leur amitié de longue date. * …pour vous deux… N’y a-t-il pas comme une note de menace là-dedans ?
Instinct défensif ou pas mais mes doigts se ferment un peu plus fort dans la main d’Angelo quand ce Jan Venor Malkosescu finit par s’adresser à moi. Mon sourire est mitigé et gêné quand il m’abreuve de compliments. Je me fais violence pour ne pas me montrer impolie et mettre mal à l’aise Angelo, d’autant que les propos de notre hôte sont plus qu’étranges avec des sous-entendus d’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.
– Vous supposez bien, monsieur même si j’ai la désagréable sensation que derrière vos compliments enjoués, vous me voyez comme un singe savant ou est-ce parce qu’à vos yeux le cerveau d’une femme ne peut briller autant qu’un autre ? Je regrette aussitôt mon effronterie, ça ne se fait pas et encore moins envers notre hôte mais je déteste la langue de bois et Angelo sait qu’il est rare que je garde pour moi ma franchise. J’ai bien failli vous imaginer tel le Comte Dracula avec ce Monastère incroyable… comme quoi vous voyez, vous n’échappez pas non plus aux clichés Monsieur Malkosescu.
Je sentais la moiteur de ma main dans celle d’Angelo.
– Que voulez-vous dire par « entorse au règlement » ?
Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Mer 27 Oct - 20:31
When dragons join forces Milan peste déjà depuis le début de la journée. Perdre son temps à s'affubler en pingouin pour parader à ce bal dinatoire, il a bien mieux à faire. Il aurait encore préféré faire la vidange des circuits cinétiques de la Renegade que de prêter le flanc aux simagrées de Malkosescu. Non pas qu'il ne respecte pas l'"héritage" et la descendance du bonhomme, mais pour Milan, la vraie valeur ne vient pas de la naissance mais des actes. C'est sur ce critère qu'il recrute l'équipage de son vaisseau, et il enverrait aux quatre diables quiconque viendrait lui demander d'être "plus sélectif" dans ses choix.
Il est le seul maître à bord, et il le manifestera par des jurons de son cru si on vient lui contester ce droit légitime à ses yeux. C'est tout le paradoxe de Milan. Il fustige les anciens qui s'arrogent des privilèges sur leurs terres alors que dans le même temps, il a exactement le même comportement sur son vaisseau. Milan aura beau tout faire pour s'en affranchir, il reste un Fils du Dragon et son sang coule dans ses veines. Malgré lui, il conserve le même attachement territorial que ses pairs, à une différence près. Sa terre à lui se déplace dans l'espace.
Bien sûr, si l'Ordre lui commande de livrer son "bastringue" comme il appelle affectueusement la Renegade, il n'aura pas d'autre choix, à moins d'accepter de mourir, de voir mourir aussi sa famille jusqu'à sa cousine du cinquième degré qu'il ne connait même pas. Il serait alors comme un errant sans domicile. Il sait que les Sages ont des objectifs plus obscurs que les siens. Obscurs, pas dans le sens mauvais, mais dans le sens caché. Il endurerait son mal par loyauté.
Ce qu'il ne comprendrait pas, en revanche, c'est qu'une casserole prenne le contrôle de son bastringue. Comprendre, un ordinateur qui dirige sa poupée. Milan n'a peur de rien pour lui. En revanche il peut avoir peur pour son vaisseau, et surtout pour ses amis. Ce projet d'Angelo de mettre une I.A. aux commandes de SON bébé! Angelo peut s'asseoir sur ses maîtresses et les étouffer si ça lui chante. Ce serait terrible d'avoir à dire non à son ami, son frère. Mais ce serait plus terrible encore d'avoir à choisir entre ses amis et sa loyauté à l'Ordre. Décidemment, qu'est-ce qu'on est peinard à batailler dans l'Espace entre les météorites et les vaisseaux du N.G.M!
Il entre dans ce hall bondé de perruches et de kakatoès. Oui, c'est ainsi qu'il voit cette population d'emplumés et de péronnelles caquetants. Bon sang de Dieu, trouver Angelo au plus vite! Si Milan est venu, c'est bien par amitié, parce que le Madrilène disait avoir terriblement besoin de soutien pour sauver la vie d'une femme. Pensez-vous! La vie d'une femme! Pourquoi Milan n'est pas étonné quand il apprend ça? Parce qu'il connait trop bien Angelo. Pour sûr cette fille doit avoir la bouche ou les yeux ou le pif, les seins ou le cul de ... Abigail. Bordel de chiure de galaxie!
Milan est énervé un brin quand il repense à la façon donc Angelo l'a manipulé. Ahh! Ce diable d'Espagnol le connait trop bien. Il sait que Milan n'a jamais résisté à la curiosité, surtout quand il s'agissait de découvrir sa nouvelle conquête. Le Capitaine de la Renegade rage intérieurement de s'être fait gruger ainsi par son ami. Et quand il rage, il picole. Lorsqu'il arrive à la lisière de la salle de bal, il a déjà trois Bihrr dans le pif. Les couples s'étant déjà formés sur la piste, il se cantonne, comme assez souvent, à tenir compagnie à son verre d'élixir.
C'est alors qu'il voit Angelo dansant avec ... Abigail Kingsley. Bien sûr, il se ressaisit. Angelo lui a parlé de ce clone qu'il a récupéré et reconditionné, qui lui rappelle vaguement Abby. Mais putain de saloperie de quazar! Bien malin qui pourrait dire que ce n'est pas Abigail Kingsley revenue d'entre les morts. Il s'apprête à sauter sur le poil de son ami lorsque la musique cesse. Mais des applaudissements isolés s'élèvent dans un silence pesant. Malkosescu!
Il n'a pas le temps de dire ouf que la momie fond sur le couple et commence à les endormir. Trop tard! Mais il en faut plus à Milan pour renoncer. Dans l'Espace, "trop tard" ne veut rien dire. Surtout quand Angelo et l'I.T.F. sont dans l'équation. Milan s'avance, noeud pap' au cou, tout propre sur lui. Smoking de rigueur, alors que le maître des lieux se pavane avec sa chasuble d'époque et ses anneaux aux oreilles. Encore un qui a trop regardé le Seigneur des ...
Milan garde ses sarcasmes pour sa troupe, quand il entend le clone d'Abigail vitupérer contre leur hôte. Il voit la sueur perler sur le cou d'Angelo. Il sait que tout peut basculer dans le drame ou la plaisanterie. Les bon mots, il les offrira à son équipage plus tard quand il regagnera son vaisseau. Il fend la foule et tend les bras.
- Angelo! Mon frère, quel plaisir de te trouver enfin! Puis il se tourne respectueusement vers Malkosescu. Votre Altesse! Quelle réception magnifique.
Le maître des lieux lui adresse un bref salut mais l'ignore rapidement pour se rapprocher dangereusement d'Abigail et d'Angelo. Derrière lui, dans son dos, Milan s'efforce, par des gestes, de faire comprendre à la malheureuse qu'elle doit changer de registre si elle ne veut pas voir son corps séparé de sa tête et démembré. En alternance, il fait aussi des signes rageurs à Angelo, du genre, couic index sur le cou.
Si la fille ne se tait pas rapidement, Angelo, elle et lui-même risquent de ne jamais sortir vivants de ce bal. A moins que ... Quelles sont les chances que la Renegade les récupère sur la terrasse par exemple? Bordel de quazars fusionnants, il donnerait cher pour le savoir à cet instant.
- Seriez-vous intéressés pour voir une démonstration des dernières améliorations du Renégade?
@Angelo Carva Del Rey@Abby Holloway Notes:on m'a mp pour m'informer que Malkosescu s'exprimerait après mon intervention. Prions pour qu'il ne crame pas le palais!
Dernière édition par PNJ DIETER H. le Sam 27 Mai - 15:29, édité 3 fois
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Sam 4 Déc - 21:07
When dragons join forces Jan aimait glacer le sang de ses victimes, de longue date. Le boire aussi, accessoirement. Même si cette habitude avait dû être abandonnée depuis quelques siècles déjà. Son regard s'attarda pourtant sur le cou gracile d'Abby Holloway. Un mot, un seul, et il pourrait la faire sienne sans que son chevalier servant puisse opposer un quelconque argument. Pas plus que le Sancho Paça qui essayait de faire diversion. Angelo était son ami depuis sa naissance. Il avait veillé sur l'héritier de son compagnon d'armes "El Senior Juan Carva Del", tout comme précédemment sur ses ascendants.
- Ne vous méprenez pas Lady Holloway, ce n'est pas personnel. Votre présence pourrait m'être agréable... si elle ne mettait en péril le sanctuaire qu'est Osogovo. Sir Carva Del Rey veut m'assurer que ce n'est pas le cas, mais nous savons bien, lui et moi, à quoi nous en tenir. N'est ce pas Messire Rimski?
Déloyal, Jan leva la main pour verrouiller toute tentative d'Angelo et Milan de protester.
Un plateau passant par là, porté par une main servile, Jan se saisit de deux coupes du breuvage viticole produit dans le domaine et en tendit une à la jeune beauté.
- Goûtez moi cela, My Lady. Le sang de la Terre produit par la sueur des mortels! Pour ceux d'en haut, il est considéré comme un nectar. Allez donc savoir pourquoi les "Autres" s'entichent de vos richesses patrimoniales et les élèvent au rang d'élixir!
Il fixa un rideau de velours bleu nuit au fond de la salle et celui-ci s'entrouvrit comme par enchantement. Un orchestre apparut, installé prêt à jouer. Une harpe égrena les premiers accords d'une danse ancienne, suivie par une viole. La musique légère s'éleva telle une colombe dans l'air lourd.
Jan posa sa coupe sur une table, prit celle d'Abby pour lui donner la même destination et libérer sa main. Puis, sans vergogne, il entraîna la jeune femme pour une danse, sous le regard médusé de Carva Del Rey et Rimski. Après tout, il était leur hôte et cela lui donnait quelques privilèges. Celui d'ouvrir le bal. Angelo l'avait pris de vitesse juste avant. Il convenait de remettre chacun à sa place. La technologie, la science, étaient des vertus louables. La sagesse et la force étaient les maîtresses que ces dernières devaient servir. Aucun Dragon ne devait l'oublier. Angelo avait bravé les traditions pour cette Abby. Jan devait découvrir et comprendre pourquoi.
@Angelo Carva Del Rey@Abby Holloway@PNJ DIETER H. je crois que vous avez réveillé le dragon. Notes:Il y a fort peu de chances que Jan crame son propre fief, en revanche, quelques petits dragonneaux insubordonnés et leur princesse, pourquoi pas? A vous de jouer.
Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Mer 25 Mai - 22:27
When dragons join forcesAngelo, Abby & Co
Ma question resta sans suite. Était-ce préférable ? Tout chez notre hôte déclenchait chez moi un système d’auto-défense dont les indicateurs étaient tous au rouge bien voyant. Compte tenu de ces faits, mon instinct ne réitéra pas la question.
L’intervention de Milan tombe comme la fraicheur d’une pluie après plusieurs heures de canicule. Je sens mes muscles se détendre légèrement quand il se rapproche en tendant les bras vers nous. Bien que je n’aie pas eu l’opportunité d’échanger avec Milan, il me suffit d’écouter Angelo quand il évoque son ami et son rapport quasi fusionnel avec La Renégade, c’est bien pour cela que je ne peux que comprendre ses réticences au sujet de l’installation d’une IA sur son vaisseau. Je n’aimerai pas que d’autres mains, en dehors de celles d’Angelo, viennent se plonger dans les serveurs d’Athena. D’une certaine façon nous avions un point commun avec Milan. Hé bien s’il est également aussi borné que je le suis, il faudra que je m’arme de patience et d’arguments pour parvenir à le convaincre.
En s’adressant à Malkosescu, je me demande s’il pratique l’humour ou s’il pense vraiment ce qu’il dit en le nommant « Altesse ». Était-il de sang royal ? Rien ne m’étonnerait à ce sujet, même si l’homme n’irradie pas la sympathie, il n’en émane pas moins une forme de prestance. Puis avec toutes les mises en garde d’Angelo sur les lieux je n’irai pas mettre ma main au feu en prétendant le contraire.
Les gesticulations de Milan dans le dos de notre hôte confirment que chaque parole prononcée doit être judicieusement choisie pour ne pas prêter le flanc à la moindre attaque véhémente voire belligérante de Malkosescu.
Je saute sur la proposition de Milan pour tenter de faire retomber un soufflet au bord de l’explosion sans doute par ma faute.
– J’en serais très honorée puis à force d’en entendre parler, ma curiosité n’a cessé de grandir à votre encontre… D’ailleurs si vous en avons l’occasion je souhaiterai m’entretenir avec vous… Mon regard croise celui de Malkosescu. Mon sang se glace en une seconde. Je ne sais si j’ai fait preuve d’impolitesse parce que je me suis montrée plus enjouée envers Milan que pour lui mais je me ravise et avec plus de réserve j’ajoute : … mais cela peut bien attendre. Je ne voudrais pas que Monsieur Malkosescu se sente délaisser.
Je me fends d’un charmant sourire même si tout mon être reste sur la défensif comme ces petits picotis au niveau de ma nuque lorsque son regard s’égare sur mon cou. Mais contre toute attente, alors que je pensais plutôt sentir la lame d’un couperet après ce regard, il me prend au dépourvu.
*Serait-ce des excuses… ? * Je me retiens d’interroger Angelo ou même Milan du regard malgré une forte envie. Il y a bien un « mais » dans ce début pourtant prometteur. Quel est-il ? Je n’aime pas vraiment ce « pourrait m’être agréable », je déteste même carrément cette impression de me voir comme une distraction. Je choisis de ne pas mordre et opte pour l’auto-dérision.
– En péril ?! Vraiment ? Vous semblez m’accorder un pouvoir que j’ignore posséder Monsieur Malkosescu. J’essayais d’entrevoir le sens caché derrière ses paroles. En vain. Puis un sourire malicieux aux lèvres. …mise à part cette robe qui aurait le pouvoir de révéler les sentiments de ceux qui m’entourent…
Jouer d’un peu de séduction n’était pas mortel même si j’aime rappeler que je ne suis pas que cela : des courbes sans cervelle. Cependant cette fois, je m’abstiens laissant notre hôte mener la danse. Je ne croyais pas si bien dire.
Un verre de vin rouge termine dans ma main. Si les équations et certaines sciences n’ont aucun secret pour moi, je m’avoue vaincue quand il faut décortiquer les nuances d’un vin. Angelo en bon épicurien a bien tenté de m’initier à ce jeu des devinettes sur un bouquet ou la consistance d’un vin, sans succès. J’aime ou je n’aime pas, cela me semble suffisant pour les apprécier, non ?
Pendant que Malkosescu faisait l’éloge de sa production, je trempe mes lèvres pour gouter cette fierté. Une fois de plus mes oreilles sont écorchées par cette façon particulière qu’il a de référencer les classes sociales. Ce n’était peut-être pas une vraie question mais cela ne m’empêche pas d’émettre un avis même concis.
– … parce qu’il est tout simplement bon ?
L’ai-je vexé ? Après avoir fait s’ouvrir un rideau sur un orchestre, il se débarrasse de son verre avant de me déposséder du mien. Tout se déroule rapidement. Je me retrouve entre ses bras pour virevolter sur un air d’un autre temps dont je ne connais pas les pas de danse. Sans doute raidie par la surprise, j’essaie de ne pas lui offrir de résistance pour me laisser guider. Si chacun de ses mots avaient la force de transmettre ou rappeler son importance au sein de cette assemblée, cette proximité contrainte par la danse n’infirmait pas le contraire. A chaque pas, à sa main dans la mienne ou à celle au creux de mes reins, je percevais cette puissance latente qui n'attendait qu’une étincelle pour déployer sa fureur.
Je ne saurais dire si c’est le peu de vin que j’ai bu, cette valse infernale ou mon hôte mais je ne feins pas le plaisir de me laisser porter.
Lorsque la musique cesse enfin, j’ai le souffle coupé sans pouvoir l’expliquer. Il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits et chercher des yeux Angelo.
– Je doute qu’une danse suffise à vous convaincre que votre sanctuaire ne risque rien mais sait-on jamais… Souriais-je. … sinon je serais ravie de pouvoir vous en convaincre en répondant à vos questions.
Métier/statut : employé de Carva Del Rey Inc/inventeur d'I.T.F.
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Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Ven 5 Aoû - 23:32
When dragons join forces
Appartenir au clan des Dragons, c'est un avantage et une expérience unique mais aussi synonyme de lourds devoirs et obligations. Milan et moi avons pris trop souvent l'habitude de nous asseoir dessus. Tant que ce n'était que de petites entorses dont nous nous arrangions pour que les conséquences servent finalement l’Ordre, le Conseil des Sages fermait les yeux. Mais j'ai bien conscience de jouer mon va tout ce soir. Abby et moi, moi et Abby. C'est une première à digérer pour ces fossiles. Et ce n'est qu'un des aspects de mes "propositions" qui vont forcément les choquer à bien des titres. Nous avons tant d'idées pour sauver les clones de la mort à laquelle ils étaient promis, tout en nous aidant dans nos desseins. Mais les anciens Seigneurs d'un Ordre millénaire donneront-ils leur assentiment à de tels projets? Voilà une chose que j'ignore. Ce dont je suis certain, c'est d'appartenir à cette grande famille de l'Ordre qui protège ses enfants autant qu'elle les tyrannise. Je fais le pari fou que la clairvoyance prendra le dessus ce soir et demain. Sans quoi l'Humanité est perdue. Sans quoi, ce que nous vivons ce soir sera une ultime représentation de ce que l'Homme peut faire en meilleur et en pire. Tant pis, aléa jacta est.
Mais j'espère le meilleur de tout mon être. Je les en sais capables, pour l'avoir vu et lu, et c'est cela le pire. Risquer d'échouer par manque de vertu et de persuasion. Je ne le supporterai pas. En attendant la divine machinerie millénaire qui a séduit mille princesses fait son œuvre sur celle que j'aime. Si j'ai tellement désiré venir ici avec Abby c'est également pour lui offrir cela. Un peu de rêve, de splendeur, de féerie, même si le prix doit être exorbitant à mes yeux. Elle mérite de vivre ces instants que je lui prépare de longue date. Mais derrière l'émerveillement, se cache l'ombre toujours. Je suis un scientifique de formation pragmatique et factuel. C'est ce qu'on pourrait penser me concernant. Pourtant je ne suis jamais allé aux conclusions qui étaient attendues, pour ne pas dire dictées, dans mes recherches. J'ai rarement fait ce que l'on attendait de moi. Mes paires de l'Ordre ont plusieurs fois accepté mes écarts parce qu'ils étaient compensés par des coups de génie qui rapportaient des dividendes conséquents à l'Ordre.
Cependant, en état de guerre générale, les Sages avaient convoqué le plus âpre de tous à la négociation, le plus habile aussi de mémoire de peuple. Et si je suis dans mes petites chaussettes, c'est pour ça. Mais aussi parce que je sais l'urgence qui nous presse tous, que nous en soyons conscients ou pas. Gérer l'urgence immédiate et globale, les Dieux savent que je m'y suis préparé mieux que quiconque et bien sûr, Abby, j'ai presque oublié ce soir qu'elle est le clone presque parfait d'Abigail, mon seul et unique amour, doit être forcément du voyage. Comment un homme se remet-il de la mort de son âme sœur? Est-ce que deux hommes peuvent avoir la même âme sœur? Je l'ignore en vérité, je ne suis pas un spécialiste en la matière. Mais pour la sauver, je me suis préparé à une alternative qui lui laissera ses chances. Ses chances de RPC. Car c'est ce qu'elle est réellement sans le savoir. Aux yeux de la Loi, elle n'est qu'une réplique. Pourtant, elle est bien plus en vérité. Un espoir pour l'avenir des Humains comme des RPC grâce aux programmes et projets que nous développerons ensemble. Nous n'en sommes qu'au début...
Tout comme nous sommes au début de notre nouvelle histoire d'amitié à défaut d'autre chose? Qui peut savoir? Moi, je crois savoir. J'ai, pour ma gouverne, exploré la banque de souvenirs que ce fou de Subashei a transféré de l'Abigail originelle à son clone. Par mes ancêtres! Que je déteste penser Abby en terme de clone. Mais c'est bel et bien ce qu'elle est et qu'il faudra un jour lui apprendre et l'aider à accepter. N'est-ce pas le rôle d'un véritable ami? Mais peut-être Christopher pourrait-il l'aider à trouver plus supportable sa nature révélée bien mieux que moi, s'il ne la rejette pas. Elle aimait ou aime vraiment ce Kingsley comme ses rêves en attestent. Comment l'éclipser à moins d'effacer des couches de mémoire profonde dans le cerveau d'Abby? Je sais que ce n'est pas sans risque, même si c'est probablement la solution que le Grand Conseil des Sages proposera pour tous ces êtres qu'Abby a baptisé "les Gardiens" et que j'appelle les aberrations. Abby est bienveillante envers eux. Leur destin peut susciter l'empathie d'une part de la population, plutôt majoritaire au début. Les RPC ne sont à mes yeux que le miroir de ce que nous sommes. Les idéaliser serait une grosse erreur, les diaboliser serait injuste. Ce qui est certain, c'est qu'ils vont demander des comptes. Qui les leurs donnera? Telle est la question.
Je sais déjà que l'O.A.D. a un destin tout tracé pour ceux que nous pourrons sauver. En faire des soldats. Mais je veux plus, j'espère plus, pour eux, pour moi. J'aurai pu avoir un sourire penaud lorsque Abby m'a fait savoir que mes avertissements étaient presque alarmants et qu'elle surmontait son envie de partir en courant uniquement à cause de l'enjeu de ce weekend dont elle avait saisi l'importance.
- Il n'est pas important que pour moi, tu le sais Abby avait-je glissé à son oreille tandis que nous entrions dans la fosse aux lions.
Délicieuse Abby dont le bavardage enjoué peine à masquer l'angoisse. Sans doute m'a-elle rarement vu aussi grave que ce soir. D'habitude j'aurais répliqué du tac au tac à ses taquineries un rien provocantes et j'aurais abondé à ce jeu sentimental du chat et de la souris qui prenait de plus en plus d'ampleur mais je ne peux pas me le permettre ce soir, pas au point de perdre la tête, de me laisser aller à mes sentiments, de m'abandonner à ce que mon cœur me souffle. Je dois garder la tête froide. Je réussis à masquer ma crispation lorsqu'elle compare l'Organisation que je lui dépeins à une secte. La frontière peut paraître ténue en effet. Mais contrairement à une secte, nous ne cherchons pas de nouveaux adeptes. Nous resterons toujours un nombre limité d'héritiers, entre nous. Nous cherchons à recruter des soldats et des serviteurs qui ignoreront toujours la nature véritable de ceux qu'ils servent. Milan l'a appris à ses dépends, on ne peut quitter l'Ordre mais on ne peut y faire entrer personne. Aux questions qu'Abby me pose à son sujet je n'ai répondu que de façon évasive.
- Il vaut mieux que Milan t'en parle lui-même. Tu comprendras mieux de quoi il retourne au sujet de la Renegade. Disons qu'elle est l'enjeu d'un pacte de non agression entre l'Ordre et lui.
Je m'en veux tellement de devoir effrayer Abby avec tous ces mystères, ces demi-mots, au lieu de la rassurer que c'est vraiment un soulagement quand je peux répondre à sa question mutine en déclenchant la musique et le début du Bal. Moment précieux où nous dansons dans les bras l'un de l'autre et qui me donne un brûlant aperçu du couple que nous aurions pu former dans d'autres circonstances.
Je souris ma joue contre la sienne, songeant combien j'aimerais qu'elle mette sa menace à exécution et abuse de son emprise sur mon cœur. Oui, l'avenir est plus qu'incertain et surtout nous avons à jouer dans cet avenir chacun un rôle qui nous éloignera inévitablement. Je devrai me résoudre à la perdre encore une fois au profit de Christopher Kingsley. Ce serait le prix à payer pour tenter de nous le rallier. Ce soir pourrait bien être le premier et le dernier soir où elle ne me voit pas comme un monstre. Et quand on parle de monstre ...
J'avais prévu que le rythme de la soirée s'accélère de façon inattendue, comme c'est souvent le cas lors de nos conciles. Cependant, je ne pensais pas que Jan sorte dès l'ouverture du bal de ses appartements. Certainement, il doit y avoir urgence à un degré qui m'échappe pour qu'il daigne paraître ce soir alors que les débats ne commenceront que demain véritablement. Le fait qu'il se montre froid et cassant à l'extrême n'augure rien de bon. Quand je le vois jeter son dévolu sur Abby, l'enchantement de notre danse partagée s'évapore comme neige au soleil. Je serre très fort la main de celle qui fait battre mon cœur tandis que l'arrivée du Seigneur des lieux rompt l'harmonie que nous formions par sa seule présence.
Tu parlais de défi, Abby... en guise de défi, voici le plus ardu. Les Malkosescu ont toujours régné sur ces contrées. Ce sont des Seigneurs et des prédateurs.
Je teste, en désespoir de cause, le canal télépathique en direction des RPC. N 'était-ce pas l'un des buts de cette soirée?
Abby, mon ange, je ne puis vous parler mais je vous en supplie, faites moi un signe si vous m'entendez.
Je presse encore sa main pour l'enjoindre à plus de modération quand elle s'adresse au Maître de la contrée. Ce fichu canal, combien je regrette de n'avoir pas eu le courage d'en parler à Abby et de ne pas nous avoir entraînés à l'utiliser.
Je t'en conjure Abby, tu te mets en danger...
Ma rage contre Malkosescu n'a d'égal que mon désespoir de voir Abby se l’aliéner aussi rapidement. Mais plus encore je me maudis moi-même de l'avoir entraînée dans la gueule du loup. Fallait-il que je sois inconscient pour cela? Non,bien sûr, je baisse les yeux vers le carrelage ancien de la salle de bal et tente d'expirer doucement sans souffler trop fort. La panique de la proie excite le prédateur. Je tente de calmer les battements erratiques de mon cœur pour retrouver un peu de rationalité dans cette soirée délirante. C'est pour sauver l'avenir d'Abby que je l'ai exposée au danger ce soir. Je ne dois pas oublier que sans cette démarche tous les clones n'avaient aucune chance de rester en vie et que le succès de cette épreuve conditionne le fait qu'on les laisse vivre ou pas.
Une sorte de joute verbale s'initie entre elle et lui à laquelle j'assiste médusé, bientôt rejoins par Milan qui tente de faire diversion et d'avertir Abby du péril qui la guette. Mieux, il tente de l'extirper des griffes de notre hôte. En vain. A peine ce dernier le remarque-t-il, alors que mon ami est l'un des plus vaillants d'entre nous. De quel droit autant de mépris hautain? Je serre les mâchoires et tente de résister à l'envie d'éloigner Abby de ce monstre. J'adresse un regard honteux à Milan et un message par la pensée à celle que j'aime et que j'ai pourtant jetée en pâture à cette abomination... Car je viens de prendre conscience que mettre en échec la mort sera toujours une aberration, mais quand cela implique d'être ce qu'est Jan, notre protecteur à tous, je ne sais comment le définir par un autre mot.
... Abby...Pardonne-moi, je n'avais pas le choix.
Rien ne me dit qu'elle puisse percevoir mes pensées, même si j'ai inclus cela dans ses données dormantes.
Je dois reconnaître que le spectacle de leur couple dansant sur cette musique d'un autre âge est fascinant. Et glaçant. Je sens la présence de Milan à mes côtés, je me tourne vers lui. Comme moi, il est spectateur de cette scène surréaliste. Entre mes dents, je murmure
- S'il devait lui faire du mal, je ne pourrais pas faire autrement que de ...
Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Sam 27 Mai - 18:58
When dragons join forces Le poids du destin... Angelo a souvent saoulé Milan avec ça en lui affirmant qu'ils n'était pas les plus à plaindre. Et Milan l'a envoyé se faire foutre avec sa désinvolture habituelle. Le "destin"? pour lui c'est des conneries. Chaque homme est décisionnaire de chaque étape de sa vie. Bien entendu, Milan se ment à lui-même et Angelo, dans sa bienveillance habituelle, n'a pas forcé les retranchements de son ami. Angelo ne lui a pas mis le nez dans les évidences. Milan a déjà essayé d'échapper au giron de l'O.A.D. qu'il ne voyait que comme l'ancêtre d'I.LR.P., que comme un ramassis de lâches qui avait laissé tomber son grand-père puis son père. Milan a échoué et accepté de son plein gré, le croit-il, de collaborer avec cet ordre ancien dont il était, sans le savoir, un héritier.
Bien entendu, la "purge" entreprise par l'O.A.D. pour se dissocier d'I.L.R.P. et en sanctionner les abus par voie détournée n'est pas étrangère à son retour au bercail. Pour autant, il n'a rien oublié de ses jeunes années, de son enfance. Ce qu'il en a coûté à sa famille d'avoir fondé I.L.R.P. pour aider l'Humanité à se soigner de ses maux. Il n'a rien oublié de la trahison, incarnée par Subashei. Il n'a rien oublié de la sanction même s'il n'en connaissait pas l'origine. L'abandon. Il a l'intime conviction que c'est Malkoscecu lui-même qui a prononcé cet abandon de l'Ordre à l'égard d'un de ses héritiers. Le prix à payer pour avoir dévoyé un Don effrayant, pour l'avoir utilisé à produire des duplicatas au lieu de guérir les originaux.
Vu comme cela, on peut envisager la sentance comme justifiée... Angelo a même parlé d'un mythe, celui de Prométhée qui déroba le feu aux humains pour l'offrir à l'Humanité. Selon Angelo, un des Sages a décrypté un texte de l'Héritage qui dévoile les différentes identités de cette entité à travers les âges. Toujours selon Angelo, l'Ordre est depuis toujours divisé sur la question de l'usage de ce qui est nommé "feu". Doit-il demeurer dans les mains d'un seul héritier ou être détenu par tous les héritiers, ou encore, être offert à l'Humanité dans son ensemble?
Les ancêtres proches de Milan avaient apparemment opté pour la troisième solution. Il semble que la mauvaise idée ait été de s'associer aux Subashei, héritiers d'une noble lignée de chevaliers du Levant. Le rêve de "guérir" et "soulager la peine" se transforma en "produire des répliques au lieu de guérir les originaux". Quand Milan demanda des explications à son ami Angelo, ce dernier lui avoua n'en être qu'au début de la relecture du septième maniscrit remis en 1600 par Stefan Venor Malko, le fondateur de l'Ordre, à son ancêtre Juan Carva Del Rey et l'invita à retrouver sa part d'héritage nommée "Origines" et remise à son ancêtre Pal Rimski dans la même période.
Milan fronce les soucils, papillone des yeux en mettant bout à bout tous ces épisodes éparpillés à travers les siècles. Pourquoi a-t-il soudain la confirmation d'être tombé dans une souricière? Bien entendu, Jan et Stefan ne sont qu'une seule et même personne, aussi incroyable que puisse être cette information, l'est-elle moins que la capacité avérée de l'I.T.F. inventée par Angelo, de transporter le vivant comme l'inanimé dans un autre temps, un autre lieu? Capacité dont bénéficie d'ailleurs la Renégade. Voilà donc pourquoi on appelle Ian la Momie dans les couloirs d'Osogowo. Quel âge a -t-il ? Qui peut le savoir? D'où tient-il son incroyable longévité pour un "humain"? Quelles sont à présent ses intentions?
Milan a compris instantanément la menace que représente les RPC pour lui. Ce n'est pas tant leur existence, que les questions que soulèvent leur existence qui sont une menace. Mais comment l'origine d'une découverte peut-elle être un danger pour un être qui semble immortel? Qui est à l'origine de cette découverte? Angelo est certain que c'est dans ce vieux grimoire nommé "Origines" et détenu par la famille Rimski que le secret réside. Milan est bien trop cartésien pour s'abreuver à ces vieilles pages velin qui tombent presque en poussière. Il a juste conservé le grimoire en mémoire de son père Anton, second du nom, de son grand-père Jacek, de son arrière grand-père Anton, mais ne l'a jamais ouvert. Trop douloureux. Son arrière grand père Anton, s'est suicidé en 1959 à cause de ce secret.
Milan n'ose imaginer le prix que les guerriers de l'Ordre ont du payer à leur allégeance, lui dont sa famille avait opté depuis longtemps pour les sciences. C'est un peu pour cela, se sentir vraiment utile et maître de son destin, qu'il a choisi la voie des armes et de l'air en batissant la Renégade. Pourtant, en voyant Malkosescu et Abigail Kingsley, enfin Abby Holloway à présent, danser ensemble comme s'ils avaient fait cela toute leur vie, il se demande ce que ce fatras de conjonctions va donner. Si l'Ordre s'entre déchire à nouveau, cela ne donnera que destruction, feu, sang et larmes. S'il s'unit autour d'une même cause, la survie de l'Humanité, alors il y aura un espoir. Les humains peuvent être tellement égoïstes, cruels, violents, avides... Mais finalement pas très différents des Draco. Ceux-ci s'en rendraient compte s'ils cessaient de péter plus haut que leur cul.
A commencer par Jan ou Stefan, on s'en fout de son nickname, merde. Milan aimerait pouvoir lui parler en privé. Lui dire, "mec, j'ai lu ton histoire et je sais que tu as du en baver. Il y a un truc entre nos deux familles, j'aimerai qu'on en parle." En réalité c'est complètement impossible puisque "Jan Venor Malkovitch" est officiellement le descendant en droite ligne de Stefan Venor Malkovitch, Prince de Valachie. Depuis des siècles l'Ordre est dirigé par un Malkovitch et chacun de ses membres ne l'appelle autrement que votre Altesse. Rien que ça, ça donnerait presque des hémorroïdes à Milan car ce type semble ne rien foutre dans son vieux monastère, pendant que d'autres, notamment lui, mais aussi Angelo, ou Altea, la fille de Sergeï Kosko et Leana Ashford, s'exposent, mettant leur vie en péril. Pour Milan, Malkovitch n'est puissant que par l'aura et la légende, et "vit" aux dépens des crédules qui l'entourent et le soutiennent. Il est aussi celui qui n'a pas levé le petit doigt pour aider son arrière grand père, son grand père alors qu'ils étaient dans la tourmente.
Tandis que ces pensées funestes se bousculent dans la tête de Milan, son intercom avec la Renegade se met à crépiter, une voix féminine se fait entendre dans ses oreillettes mais il ne peut s'isoler dans un couloir et laisser Angelo et Abigail seuls face à Malko, ce qui l'oblige à chuchoter pour répondre à ce message.
- Commandant? Renégade à Milan, Ici lieutenant Ratinger. Nous avons un problème. Avons capté approche vaisseaux non identifiés à l'aplomb de position Osogovo. Altitude enrigistrée 408 km.
- Ici Milan. Vous pouvez pas baisser le volume de l'intercom bordel, on dirait que je pète des parasites. Bon j'ai bien reçu. Identifiez les vaisseaux en position et déployez des faucons en éventail pour protéger la Renegade. Placez-vous en stationnaire au dessus de la terrasse "est" du monastère. Tenez-vous prêts à nous récupérer, je veux dire moi et quelques "invités".
- Bien reçu Commandant. On a déjà essayé de les identifier mais leur fréquence est inconnue dans le système solaire. Nous affrétons une navette pour vous récupérer sur la terrasse est.
- Bordel, espèce de fouine spatiale! Tu le fais exprès, Ratinger? J'ai dis vous descendez la Renegade en vol stationnaire pour venir nous chercher, pas une navette. On va faire comprendre aux moines de mes deux qui a la puissance de feu! Comment ça inconnu dans le système solaire? C'est pas des N.G.M ou des Starlab?
- Bien reçu Commandant. Non aucune émission identifiable. Concernant le stationnaire de la Rene, nous attirons votre attention sur le fait que ça va cramer la végétation environnante et que nous devrons utiliser la vitesse subsonique pour regagner l'espace et faire tampon entre les vaisseaux non identifiés et le monastère.
Milan souffle, impatienté: - Merde Ratinger, tu m'emmerdes au pire moment. J'ai pas de clone en réserve pour venir prendre les commandes, alors tu vas arrêter de chier dans ton froc et tu vas me mettre la Renegade en stationnaire au dessus de ce putain de monastère. La végétation repoussera avant que tes couilles aient germé et le subsonique c'est le mode préféré de mon bébé.
- Va te faire mettre par les ours polaires, Milan. J'ai autant de couilles que toi.
- Ratinger, tu as oublié de couper la com... J'entends tout. Et je suis peut-être pas le seul. Bordel, un peu de tenue!
- Ok Commandant, c'est vous le chef! On descend sur Osogovo et on déploie les faucons en direction des vaisseaux non identifiés.
En toussotant, Milan se rapproche ostensiblement de son ami pour essayer de le calmer, le rassurer, alors que lui même est en ébullition. En fait, en faisant le mélange de toutes ces émotions, il ne trouve rien de mieux à chuchoter que cela.
- Mec, tu crois sincèrement que le gars ferait du mal au premier bifteck qu'il peut se payer depuis des décennies? Depuis combien de temps le Malko est pas sorti de son monastère? Ne fais rien que tu regrettes et laisse faire l'artiste. Il a trop besoin de nous pour être une menace, crois moi. Cela dit, ça risque de bouger quand même pas mal par ici dans quelques temps. Donc si tu peux te préparer à courir vite en me suivant quand je te le dirais, ça serait bien. Faudrait le dire à Abby aussi.
En disant ces mots, Milan ne croit pas lui même ce qui sort de sa bouche. Surtout ce qui suit. Tout en souriant, il se dirige sur la piste vers le couple Abby/ la Momie.
- Je ne sais pas comment vous annoncer ça, mais mon vaisseau amiral a détecté la présence de vaisseaux inconus à l'aplomb d'Osogovo. La suite est aussi surprenante mais je vous propose, pour votre sécurité, une évacuation à bord de la Renegade. C'est comme vous voulez mais je peux vous aider à organiser le transfert ou rejoindre mon équipage sans tarder.
Disant cela, Milan est certain d'une seule chose: sa tête pourrait bien valser d'ici peu mais un peu moins élégamment qu'Abigail et "Sa Majesté".
- Ratinger, tu m'entends? Prévois quand même une navette armée en parallèle. Je te dirai en temps voulu quel vaisseau envoyer pour nous récupérer
- Bien reçu Commandant, c'est bien parce qu'il n'y a pas que ta vie en jeu que je t'obéis espèce d'enfoiré. Est-ce que tu visualises ce que font mes doigts à l'instant?
Milan n'imagine que trop bien le doigt qu'elle est en train de faire mais opte toujours et encore pour l'humour.
- Ratinger, c'est pas le moment, tu dois te concentrer sur le pilotage et tes doigts aussi. Je te promets que je m'occuperai de toi à la prochaine escale.
Un rire franc éclate dans les oreillettes au désespoir de Milan, parce que Ratinger qui éclate de rire, c'est jamais discret.
- C'est moi qui vais m'occuper de ton cas à la première escale, "Commandant"
- Si seulement tu pouvais dire vrai... Il se pourrait bien que cette escale ci soit la dernière pour moi
Milan n'exagère pas cette fois. Qui peut savoir comment peut réagir un Malkovitch à une injonction d'évacuation de son nid d'aigle? Et si en plus, il avait le mal de l'air, était claustrophobe? Le stress pourrait conduire "Son Altesse" à quelques réactions exagérées. Qui peut savoir?
Re: [Intrigue n°4] DRAGONS RISE/ When dragons join forces (pv Abby & O.A.D.) Dim 18 Juin - 19:26
When dragons join forces
La musique, transcendant les Âges, portait l'âme du Prince, autant qu'elle guidait ses pas. Ravivant d'anciens, très lointains souvenirs, d'un bonheur tenu dans ses bras, qui lui avait d'abord glissé entre les doigts, pour s'évaporer dans l'espace, se diluer dans le temps. Il ferma tout d'abord les yeux pour savourer le simple plaisir de danser, un plaisir qu'il ne s'était pas accordé depuis une éternité, du moins avec une partenaire, car il lui arrivait de danser tout seul dans sa chambre ou son bureau. Loin des regards bien entendu. L'orchestre était parfait, une addition de talents en osmose. Chaque note de musique était une perle à l'oreille de Jan. Il en avait toujours été ainsi. Né mélomane, il le restait.
Eduqué en guerrier, il devait entretenir l'Héritage. Il se préférait secrètement Mécène qu'Armageddon mais qui s'en souciait? Le poids, le prix d'un cadeau, celui du temps, de la maitrise du temps en un sens, avait un prix. Le commun des mortels l'avait finalement compris au XXIème siècle, en témoigne l'adage "le temps, c'est de l'argent". Nul n'est impunément dépositaire d'un don d'éternité. Jan, et tous ses alias, au fil des siècles, s'était efforcé de rester vertueux. La vertu, une qualité, ou un défaut, qui revêt, en vérité, bien des aspects selon les siècles, les sociétés, les cultures. La civilisation, les civilisations... Il convient déjà de prendre conscience que celle à laquelle on appartient en tant qu'individu, n'est pas la seule à exister dans le même moment, ce que ce cher Angelo appellerait le même espace-temps. Et puis il y a ensuite, les autres Espaces, les autres Temps, les autres Espace-temps.
C'est avec l'aisance que confère l'expérience qu'il guida Abby Holloway sur la piste et dans le ruban scintillant que la musique imprimait sur la piste. Un sourire assez las étira cependant ses lèvres.
- Etes-vous réellement une scientifique ou une personne qu'on nomme people? Vous dansez à la perfection une mazurka polonaise qui a été composée il y a environ six siècles.
Il souffla entre ses lèvres pour lui demander de se taire avant de lui chuchoter à l'oreille.
- Je pense connaitre à peu près toutes les réponses que vous pourriez donner à ma question d'ailleurs idiote. Savourons plutôt cet instant partagé de détente, suspendu dans le temps et l'espace.
Il attira Abby plus fort contre lui, sans pour autant resserrer l'emprise de ses bras autour de sa taille.
- Vous trouvez inconvenant que je n'ai pas répondu à vos questions. C'est tellement délicieux. Mais je dois vous rassurer, je suis incapable de dissimulation, c'est ma pénitence. Je vais donc vous répondre. J'attendais simplement que nous soyons "entre nous".
Jan fixait de son regard d'acier la trop charmante invitée d'Angelo Carva Del Rey. Ce morveux avait pris trop d'aisance au fil des années, pourtant si jeune, si idéaliste. Encore un dragon qui serait fauché en plein vol. Pourtant, son acolyte, ce fumeux Rimski, laissait présager le contraire. Comment pourraient ils rivaliser avec les Arcantes? Quelle serait la réaction de ces Mânes quand ils constateraient que les faibles Humains essayaient de rivaliser avec leurs œuvres?
Considérant sa cavalière d'un regard grave mais doux, Jan murmura.
- J'avais jadis épousé une femme, la plus sage et savante qui fut à l'époque. J'étais encore jeune et même si déjà expérimenté par la force des choses, aux arts de la guerre, je ne l'étais que peu à celui des sentiments. J'en étais tellement amoureux que lorsque la bataille me portait loin d'elle, chaque soir de répit passé loin d'elle, je me mordais le bras au sang pour marquer à quel point elle me manquait. J'en étais épris... éperdument.
Jan effleura les cheveux de son invitée et resserra encore son emprise pour en humer le parfum.
- Elle aimait les parfums de fleurs sauvages mêlés à ceux plus sages des fleurs de nos jardins. Tout comme vous, si j'en crois le mélange dans votre chevelure. Vous aimez les petites fleurs charmantes des bords de chemin et des prés, mais pour lui plaire, vous avez vaporisé sur votre peau et vos cheveu, un parfum bien plus composé, capiteux, sensuel... Pour lui plaire... Cependant, si vous connaissiez assez Angelo, vous auriez compris que son cœur n'est plus à prendre. Vous êtes trop intelligente pour ne pas l'avoir compris. Que voulez-vous Abby Holloway?
Il s'écarta un peu d'elle et lâcha sa main gauche pour lever sa droite et la tourner dans un geste élégant. L'orchestre laissa alors place à un groupe de musiciens électroniques et électriques pâles et chevelus.
- Il est brillant et très savant mais il n'est pas le seul à pouvoir commander à la musique dans cette demeure. Sachez que je ne vous vois pas comme un singe ou un rat de laboratoire. J'aime les arts et les sciences. Mais je laisse leur pratique aux érudits que je soutiens grassement. Si vous êtes ici l'objet d'une expérience, ce n'est pas de mon fait. Je présume qu'Angelo a de bonnes raisons de provoquer notre rencontre. Cela dit, toute intrusion d'un individu non Draco met en péril le Monastère et l'Ordre qu'il abrite. Et vous ne faites pas exception.
Jan se rapprocha à nouveau et, resserrant son étreinte, se pencha à l'oreille de sa cavalière.
- Je suppose que c'est un peu plus contemporain pour vous. Méfiez vous pourtant, c'est une sorte de tango, paso doble. Mais c'est en fait un mélange des Varègues. Ils ont beaucoup apporté à notre culture slave et orientale. Notamment l'art du commerce et du combat. Concernant mon vassal, il faut cependant que vous sachiez une chose, si vous devez être son invitée, le mot contemporain n'a aucun sens pour Angelo. La notion de temps elle-même n'existe pas pour lui depuis qu'il a créé I.T.F. Depuis sa naissance, Angelo est appelé à rencontrer ceux qui le maitrisent mieux qu'aucun de nous.
Tous ces jeunes dracos "contemporains" vivant, à l'image d'Angelo qui s'en réclamait, dans le siècle pensaient sans doute que lui n'était qu'un vieux fantôme vivant dans ses souvenirs. Combien ils se trompaient. Bientôt, ils comprendraient, et il était à espérer que la honte de leur erreur ne les paralyse pas quand il faudrait faire front. Une dernière passe sous forme de tango tout à fait maîtrisé par la Damoiselle Holloway, et Jan s'immobilisa à la dernière note. Les musiciens rock enchainèrent le morceau suivant mais le maître des lieux ne manifesta pas la moindre intention de poursuivre la danse avec sa cavalière. Il était comme figé, la tête relevée, le regard scrutant les voutes milénaires. Ce n'était pas la distraction étrange de Mademoiselle Holloway qui le troublait, mais quelque chose de bien plus viscéral. La reconnaissance de cette signature... Qui se propageait sur les ondes, se superposait à la musique. L'annonce de ceux à qui il devait tout.
Il allait planter là sa cavalière, non sans un baise main, cette fois sincère lorsque Rimsky fondit sur eux avec la lenteur propre aux humains. La tirade du Commandant de la Renegade lui tira un sourire lupin.
- Une évacuation? Diantre, comme vous y allez Commandant! Il y a plus de trois mille âmes à Osogovo. Et je ne parle même pas de celle que ce chien fou de Carva nous a amené en douce.
Jan finit par lâcher la main d'Abby Holloway avec regret mais son regard d'acier ne pouvait se détourner de celui de l'invitée innattendue. Un haussement de sourcil presque agacé pour Rimsky qui venait parasiter ce rare moment agréable.
- Ce fut un plaisir My Lady mais je dois accueillir de nouveaux invités! La soirée ne fait que commencer. Je vous encourage à en profiter avec votre serviteur Angelo.
Jan était contrarié de rendre cette potentielle conquête à ce gamin d'Angelo mais elle servirait fort bien à faire diversion pour que le Madrilène ne vienne pas mettre son nez dans ses affaires. L'amour rendait toujours les humains stupides. Après une brève inclinaison de tête, les Malkoscescu ayant gagné le droit de ne jamais s'incliner, il s'éclipsa traversant, survolant presque, à grandes enjambées la salle de bal. Au passage, il souffla à Rimsky, médusé:
- Ils sont là! Suivez-moi dans la salle d'armes. Le temps est venu. Nous devons nous préparer à les accueillir!
Il serait temps de parler plus tard du sujet Abby Holloway avec Carva Del Rey, car s'il espérait s'en tirer à si bon compte, il se trompait lourdement. Jan n'était pas du genre à pardonner facilement une insubordination, encore moins la rupture d'un serment sacré. D'ailleurs, le Valaque était curieux de voir jusqu'à quel point irait cette rebellion.
@Abby Holloway@Angelo Carva Del Rey@PNJ DIETER H. Attendez vous à pas mal de surprises Notes:Je vais bientôt ouvrir un nouveau RP dans la salle d'armes. Celui-ci va rester en suspens un moment et nous verrons bien selon les événements, s'il reprendra son cours ou pas. Vous devez donc poster les réactions d'Abby, Angelo et Milan ici.